Pour ce détaché à l’ONSSAPL, puis au Service fédéral des pensions, le travail est une véritable vocation. Après quasiment 33 ans chez Smals, il prend sa retraite à la fin avril 2021. Toutefois, ce marcheur, pongiste, lecteur et amateur de jeux de société ne risque pas de manquer d’occupations. Faisons plus ample connaissance avec un collègue passionné et malicieux, au naturel ouvert et accueillant…

Es-tu heureux de prendre ta retraite ?

Oui et non. Je suis content parce que, à 65 ans, j’ai l’impression que la technique évolue trop vite pour moi. J’ai du mal à suivre et c’est devenu une source de stress. En revanche, j’aime toujours mon travail et je le fais consciencieusement, parfois même avec trop de passion.

Quelles ont été les principales étapes de ta carrière ?

J’ai obtenu mon diplôme d’ingénieur à l’Université de Liège en 1982. L’année suivante, j’ai fait mon service militaire. En 1984, je suis parti travailler en Egypte comme ingénieur en construction. Mais je n’étais pas fait pour la vie d’expatrié et je suis revenu en Belgique après quelques mois.

De 1985 à 1988, j’ai travaillé à l’Université libre de Bruxelles. D’abord au service des mines, puis au bureau des recherches informatisées. C’est là que j’ai appris l’informatique.

A cette époque héroïque, nous étions dix à nous partager deux ordinateurs !

Je suis rentré chez Smals en juin 1988. J’avais postulé pour un job de programmeur mais Smals m’a proposé un détachement à l’ONSSAPL comme gestionnaire de bases de données.

Je ne l’ai jamais regretté : ce boulot est devenu une véritable vocation !

Je suis resté à l’ONSSAPL jusqu’à sa reprise par l’ONSS, en décembre 2016.

J’ai eu la chance de pouvoir terminer ma carrière au Service fédéral des Pensions. Passer d’une firme de 250 personnes à une entreprise de plus de 2.000 employés, dont 300 informaticiens, fut un véritable choc ! La complexité était fortement multipliée. Au début, à 60 ans, j’étais totalement noyé sous la masse d’informations à comprendre. J’étais perdu au milieu de nouveaux visages, car mes anciens collègues, dont certains étaient devenus des amis, se trouvaient dans d’autres services. Heureusement, j’ai pu rebondir et je me suis bien adapté.

Quels sont tes projets pour l’avenir?

J’ai toujours eu de nombreuses activités en dehors du travail. Mais, comme tout le monde, je vois mes habitudes bouleversées par la pandémie.

Je fais partie d’un club de tennis de table. Je joue en division 3 provinciale avec un classement C6 (ndlr : 9e niveau de classement). Ce qui est génial dans ce sport, c’est que l’on peut jouer contre des gens de tout âge : centenaire ou enfant ! Cette activité a été interrompue à cause de la Covid-19, comme tous les sports en salle.

Je suis membre d’un club de marche. J’emprunte les trajets balisés par la Fédération francophone belge de marches populaires (FFBMP) et par Wandelsport Vlaanderen.

Avec le support d’un tour-opérateur, je me suis lancé dans le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle.

J’ai choisi la voie du Puy-en-Velay, qui me semblait être l’une des plus belles. En 2019, j’ai parcouru la première étape depuis Le Puy-en-Velay jusqu’à Aumont-Aubrac. Notre petit groupe était accompagné d’un guide. Les gîtes étaient réservés et la nourriture prévue. Nos bagages étaient transportés d’une étape intermédiaire à l’autre. Nous avons marché cinq jours d’affilée, parcourant quotidiennement entre 14 et 23 km. Cette expérience a été une formidable leçon de vie. J’ai rencontré des gens de tous les milieux. J’avais prévu de réaliser la deuxième étape en 2020, depuis Aumont-Aubrac jusqu’à Conques, mais j’ai dû postposer le projet.

Photo : Sur la route de Saint-Jacques de Compostelle (15 juin 2019)

Je suis un lecteur boulimique de romans policiers et de livres de science-fiction. Mon auteur préféré est Isaac Asimov. J’ai aussi une collection de 4.000 bandes dessinées. Leur gestion via un logiciel spécialisé me prend un temps assez conséquent. J’ai récemment corrigé et complété sur Wikipedia la synthèse d’un livre de science-fiction. C’était une expérience intéressante et je compte la réitérer.  

J’aime tous les sports cérébraux : le Scrabble duplicate, le bridge ou encore les échecs, mais je laisse ces derniers en suspens pour l’instant à cause de l’effort que cela me demanderait en plus du travail. Enfin, j’ai toujours été un grand amateur de musique. J’adore écouter des chansons. J’étais un fan inconditionnel des Beatles. Avec le temps, mes goûts se sont diversifiés.

Et côté famille ?

Je suis marié avec Hélène depuis 35 ans. Nous habitons à Ans, près de Liège. Nous avons quatre enfants et un petit-fils : Adrien (1988), Arnaud (1990), Alex (1991), Aline (1994)… et Arthur (2019), le fils d’Arnaud. Avant « la bulle », nous allions au restaurant ensemble pour les occasions, et nous nous réunissions souvent à la maison pour manger et jouer à des jeux de société (Trivial Pursuit, Tu te mets combien ?, Times up… ).

Mon épouse et moi partons une fois par an en vacances. Nous aimons les minitrips et les courts séjours en Bretagne, en Ardèche, en Alsace ou dans les Vosges. Les longs voyages nous intéressent moins car j’ai vite la nostalgie du pays. Et il est plus difficile de caser nos deux chats pour une période plus étendue.

Les prochains citytrips que nous envisageons sont Rome et Lisbonne. Côté voyages lointains, nous avons déjà visité la côte Ouest des Etats-Unis (Californie).

Jean-Marie Wiket dans la vallée de la Mort en Californie (mai 2016)
Au parc national de Yosemite dans les montagnes de la Sierra Nevada en Californie (mai 2016)

Mon épouse est plus jeune que moi et prendra sa retraite en 2031. Comme elle travaille à temps plein et que nous avons une grosse maison, je compte la soulager en m’investissant davantage dans certaines tâches ménagères. J’adore cuisiner. Je prépare beaucoup de légumes car il me tient à cœur de manger sainement.

Au niveau de ta carrière, as-tu des anecdotes amusantes à raconter ?

Lorsque je suis arrivé à l’ONSSAPL comme administrateur de bases de données, le directeur du personnel a dit : « Si l’on engage un administrateur, il lui faudra un plus grand bureau ». 😉

A une certaine époque, les vendredis, nous organisions dans le train une « navette festive » pendant le trajet de retour. Nous mangions du fromage et buvions du vin. Un vendredi midi, j’avais acheté des fromages et les avais mis dans le frigo de la cafétéria. A 16h30, quand j’ai voulu les récupérer, ils avaient disparu. La seule personne encore présente était l’administrateur général. Il m’a aidé à chercher les fromages mais, peine perdue ! J’ai dû retourner au magasin en acheter d’autres.

Y a-t-il des choses que tu regrettes ?

A l’adolescence, j’ai fait deux séjours linguistiques à Nottingham en Angleterre. Après cela, j’étais capable de tenir une conversation correcte en anglais. Je regrette de ne pas avoir entretenu cet acquis. Il m’aurait été bien utile dans la vie professionnelle.

As-tu un rêve ?

Je souhaite avant tout que les gens que j’aime soient en bonne santé et heureux. J’aimerais aussi aller à Londres assister à une pièce de Shakespeare en version originale. Mais cela me demandera un gros travail préparatoire pour revoir mes bases en anglais !

Que souhaites-tu dire à tes collègues en partant ?

Que j’ai passé de très bon moments en leur compagnie ! Je pars la tête remplie d’images agréables. J’espère qu’ils garderont un bon souvenir de mon passage parmi eux. Je leur souhaite de continuer à produire un travail de qualité, tout en gardant une certaine dose d’humilité. J’aurais voulu que le confinement se termine à temps pour prendre un pot de départ ensemble mais cela semble compromis…

Photo : A Anvers à la maison Rubens (28/02/2021)

Photo d’en-tête : A Anvers au musée Plantin-Moretus (28/02/2021) 


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