Il avait 17 ans quand il a décroché son premier emploi. Pas étonnant qu’il décrive la pension comme un repos bien mérité. D’une nature tranquille, il est toujours prêt à rendre service. Quand nous l’avons interviewé, à la fin juillet, il était retraité depuis deux mois. Il a surmonté son tempérament taiseux pour nous parler un peu de lui…
Es-tu content d’avoir pris ta pension ?
J’aurais préféré travailler un peu plus longtemps. Mes collègues étaient très agréables et mon job aussi.
Mais j’habite au nord d’Anvers, près de la frontière néerlandaise. Pour me rendre au data center d’Anderlecht, je faisais 200 km par jour. Le trajet me prenait une heure et demie par aller simple. Le recours aux transports publics n’était pas une option pour moi car, du fait des mauvaises correspondances, il aurait doublé mon temps de déplacement.
Quelles ont été les principales étapes de ta carrière ?
A 17 ans, j’ai terminé l’école technique en option « électricité ». J’ai été engagé comme technicien au sein de la société pharmaceutique Bayer, à Anvers. J’y ai travaillé pendant 29 ans, de 1979 à 2009. A la suite d’une réorganisation, nous sommes plusieurs à avoir perdu notre emploi.
J’ai retrouvé du boulot au sein de l’entreprise ATN, qui installait des réseaux de fibres optiques. J’y suis resté pendant 10 ans. J’occupais un poste de planificateur technique. A la suite d’une lourde opération à la nuque, je suis resté au repos pendant plusieurs mois. Entre-temps, la firme a été reprise et j’ai perdu mon travail.
J’ai alors postulé chez Smals, à l’âge de 58 ans. J’ai été recruté comme technicien au data center en mars 2020, une semaine avant le premier confinement !
Les premiers jours, le trafic était chargé mais, par la suite, j’avais la route quasiment pour moi seul !
Qu’est-ce qui t’a plu chez Smals ?
Chez mes précédents employeurs, je restais souvent dans la théorie, dans la planification. Chez Smals, j’ai pu mettre mes connaissances en pratique : poser des câbles, installer des serveurs… C’était excessivement intéressant. Une nouvelle étape pour moi !
Y a-t-il des aspects qui te manqueront ?
Je regretterai surtout mes collègues ! Il y avait une excellente ambiance. C’était magnifique d’avoir une telle collaboration, tout au long de la ligne hiérarchique.
Dès mon entrée en service, j’ai été bien intégré dans l’équipe. Je me sentais vraiment faire partie de Smals.
Pendant la pandémie, mon supérieur me demandait régulièrement si j’avais besoin de quelque chose, j’ai reçu des masques… Une telle ambiance te pousse à te donner encore plus à fond dans ton travail. C’est très porteur.
Quels sont tes projets pour l’avenir ?
J’ai une grande maison avec un vaste terrain. Mon but principal est de remettre le jardin en ordre et de le réaménager. Ces dernières années, je l’ai un peu laissé à l’abandon. J’ai également quelques travaux de rénovation à faire à l’intérieur.
Quels sont tes loisirs ?
Je suis passionné par le korfball, un sport collectif mixte proche du basket-ball. Quand je me suis lancé dans ce sport, j’avais 30 ans. C’est tard pour commencer. J’ai joué pendant 4 ans en compétition. Puis, j’ai suivi la formation d’arbitre et j’ai exercé cette fonction pendant 16 ans.
Pendant 10 ans, j’ai été l’un des administrateurs de la fédération belge de korfball. Actuellement, je suis bénévole au sein de la fédération internationale. J’ai participé au développement du software qui gère les compétitions et permet de les suivre sur internet. Je suis également membre du jury lors de nombreux tournois internationaux.
A ce titre, avant la pandémie, je voyageais trois ou quatre fois par an. J’ai ainsi eu l’occasion d’aller au Portugal, en Catalogne, en Hongrie, en Tchéquie, en Ukraine, en France, en Allemagne, aux Pays-Bas… J’ai aussi pris part au jury de compétitions hors Europe : au Taipei chinois, en Chine, en Afrique du Sud… Si tout va bien, en 2022, j’irai à Lisbonne et en Tchéquie.
Mon autre hobby est la philatélie. Je suis un collectionneur acharné. Mes millions de timbres remplissent des armoires entières. Je me concentre sur certaines thématiques, principalement : les jeux olympiques d’hiver, la Formule 1, le WWF et les chiens. Je fais partie d’une association au sein de laquelle nous échangeons des timbres. J’en achète via internet. Je me rends aussi à des bourses, telles que la fameuse Antverpia qui se tient chaque année à Anvers.
Qu’en est-il de ta famille ?
Mon épouse Inès est originaire de la République du Congo (Congo-Brazzaville). Nous rendons de temps en temps visite à sa famille en Afrique. Ainsi, en août, nous irons à une fête de mariage au Gabon. Nous avons également des proches en France, surtout en Champagne. Encore une belle occasion de voir d’autres horizons…
Inès avait déjà deux fils quand je l’ai connue : Welcome (19 ans) et Jules-Léon (14 ans). Nous avons un troisième fils ensemble : Seppe Maxime (10 ans). Dès que l’occasion se présente, nous aimons faire des escapades en famille : parcs d’attraction, parcs animaliers,…
As-tu un rêve ?
Des rêves, on en a toujours mais je m’estime chanceux. J’ai déjà vécu tellement de choses passionnantes !
J’aimerais pouvoir refaire de la moto. J’ai dû arrêter à cause de mes problèmes de nuque. Jadis, je faisais des sorties d’un jour ou d’un week-end avec un groupe d’anciens collègues, motards eux aussi.
Quel message souhaites-tu transmettre à tes collègues ?
Dans une carrière, le plus important, c’est la convivialité et la bonne coopération.
Le contenu du travail joue un rôle, bien sûr, mais l’essentiel, c’est d’avoir de bons collègues.
Je remercie les miens et je leur dis à bientôt.
Comments are closed.