On a plus de plaisir à donner qu’à recevoir. C’est l’un des principes de Carlo. Cet expert comptable a plus d’une corde à son arc (et à son piano). Est-ce la chaleur de sa Sicile natale ? En tout cas, il apporte du soleil partout où il passe. Nous l’avons rencontré avant qu’il ne quitte définitivement le service financier à la fin juin.

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Alors, Carlo, es-tu content de prendre ta pension ?

Oui. Car il y a un temps pour tout. Le moment est venu de laisser la place aux jeunes et de faire autre chose.

Jusqu’il y a peu, je ne pensais pas à la retraite mais depuis le recrutement de mon successeur, je m’y prépare…

Le contact humain tient une place importante dans ma vie. Mes collègues me manqueront. Mais il faut aller de l’avant et passer à la suite !

Quelles ont été les principales étapes de ta carrière ?

J’ai débuté comme commercial chez le tailleur Butch Tailors. En parallèle, j’ai suivi des cours du soir pendant six ans pour devenir expert comptable. La firme qui m’employait possédait aussi plusieurs restaurants. J’ai commencé à faire leur comptabilité.

Je suis ensuite entré comme comptable chez Chemitex, une société impliquée dans l’import-export de coton.

En 1985, j’ai été recruté par MMM. Pas la fabrique de bonbons au chocolat 😉 mais une société active dans le secteur des mines, minerais et métaux. Le travail de comptabilité y était varié. L’entreprise était située à douze minutes à pied de chez moi. Tout allait pour le mieux.

Dix-neuf ans plus tard, MMM a changé de site et s’est installé à Tertre, au Nord de Mons. Mon trajet simple prenait facilement une heure. Je ne rentrais jamais avant vingt heures chez moi. C’est devenu assez lourd.

Il était temps de prendre une autre voie.

À l’âge de 51 ans, j’ai postulé chez Smals. Et j’ai été engagé comme coordinateur / assistant du directeur financier. C’était il y a treize ans et demi… le premier octobre 2008.

J’ai eu la chance de tomber dans une bonne équipe, avec comme responsable Kristofer De Wit, une personne très ouverte au dialogue pour faire évoluer la société.

Qu’est-ce qui t’a fait plaisir pendant ta carrière ?

J’aime mon métier. Il m’a permis de m’épanouir. Les méthodes de travail ont beaucoup évolué depuis les bancs de l’école. La comptabilité, c’est comme un baromètre. Elle annonce la pluie et le beau temps. Les contrôles budgétaires effectués tout au long de l’année livrent des informations utiles et permettent d’adapter la gestion.

Quels sont tes hobbies ?

Plusieurs fois par semaine, je joue du piano bénévolement dans différentes résidences pour personnes âgées. Quand il n’y a pas de piano sur place, j’apporte mon synthétiseur.

L’idée de jouer dans des maisons de repos m’est venue il y a quelques années, en allant visiter une tante. Il y avait un piano. J’ai joué quelques notes et j’ai vu fleurir des sourires chez les résidents.

Ces personnes vivent dans une prison dorée. Si je peux leur apporter un peu de soleil avec ma musique, j’en suis heureux. Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir.

Quels types de musique joues-tu ?

Des chansons françaises, des musiques de film, quelques airs classiques, de Jean-Sébastien Bach par exemple. J’adapte le répertoire selon l’âge des auditeurs. Et il n’est pas rare que mon public m’accompagne en poussant la chansonnette. Cela met une bonne ambiance !

Dans les résidences, j’organise souvent un quiz musical pour faire deviner les noms des artistes dont j’interprète les morceaux.

Je ne suis pas un virtuose. J’ai commencé à jouer du piano à l’âge de 11 ans. Je joue tout d’oreille mais j’y mets tout mon cœur et je pense que ça se sent.

Un petit pas de danse pendant que Carlo joue du piano.
Un public conquis

As-tu d’autres hobbies ?

Je pratique l’équitation et j’aime beaucoup le jardinage.

Avec mon épouse Sophie, nous apprécions de partir quelques jours en vacances, quand nos enfants n’ont pas besoin de nous. Nous avons récemment fait un court séjour en Zélande. J’aime beaucoup l’Europe.

Chez nous, l’esprit de famille est très présent. Il nous tient à cœur d’être pleinement disponibles pour nos enfants et petits-enfants. Nous programmons nos projets en fonction d’eux. Nous les aidons en assurant certains trajets. Et quand ils partent en vacances, nous faisons du dog-sitting 😉.

Mon épouse est retraitée depuis deux ans. Elle était enseignante dans une école spécialisée destinée aux enfants à besoins spécifiques. Elle aussi met son temps libre à profit comme bénévole : elle donne cours à domicile à des enfants malades pour leur éviter d’accumuler un retard scolaire.

Combien d’enfants et de petits-enfants avez-vous ?

Nous avons deux enfants et deux petits-enfants. Notre fille Isabelle a 36 ans et notre fils Pierre-François passera bientôt le cap de la trentaine. Notre fille a deux enfants : Ethan (15 ans) et Margaux (6 ans).

Comment te décris-tu ?

J’ai un caractère ouvert et jovial. J’aime parler avec les gens. Avec un pointe d’ironie, mon épouse me surnomme parfois « le confesseur ». J’ai l’esprit de famille et l’esprit d’équipe. Ce sont des valeurs essentielles pour moi.

Quels sont tes projets ?

Je souhaite continuer à jouer de la musique le plus longtemps possible dans les maisons de repos ! Et faire des petits voyages en Europe avec Sophie. Nous avons encore pas mal de choses à découvrir. Je voudrais voir les Pouilles. Et, bien sûr, retourner dire bonjour à ma famille en Sicile.

Quand as-tu quitté ta Sicile natale ?

En juin 1966. J’avais neuf ans. Nous habitions à Palerme. Un cousin de mon père l’a convaincu de partir travailler en Belgique. À l’époque, on disait chez nous que la Belgique était la deuxième Amérique. Mon père a trouvé un emploi à Bruxelles et nous l’y avons suivi.

As-tu un rêve ?

Si je n’en avais qu’un ! Mon premier rêve s’est déjà réalisé : je voulais travailler jusqu’à 65 ans. Mon vœu le plus cher, maintenant, c’est de rester en bonne santé et que ma famille reste baignée par l’harmonie. Si mes proches sont heureux, je le suis aussi.  

Que souhaites-tu dire à tes collègues en partant ?

Je veux d’abord leur dire merci de m’avoir soutenu.

Je leur souhaite de continuer dans la bonne humeur et l’esprit d’équipe.

Je reste à leur disposition s’ils ont besoin de moi.

Bon vent à eux !


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